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Série documentaire en cours de réalisation 

Mes origines n’ont pas de racines dans la Caraïbe mais mon amour pour Elle est incommensurable. Aussi loin que je me souvienne, cet amour germa alors que je n’avais que 5 ou 6 ans …. Cela à commencer par la musique, puis la cuisine, la langue... Et par conséquent j’ai grandi avec cette double culture d’adoption.

Apprendre, comprendre. C’est très enrichissant et grandissant de s’imprégner de la vie, ailleurs que près de soi. Photographe mais pas que, je suis également un féru d’Histoire, de généalogie et sensible au devoir de Mémoire. Lorsque je parle d’Histoire , je parle de celle des petites gens, celle qui ne se trouve pas dans les livres scolaires mais qui se transmet en héritage, de génération en génération ! J’ai déjà eu l'opportunité d'œuvré de nombreuses fois dans ce sens depuis 1998 (articles, ouvrages, expositions, conférences).

J’ai toujours désiré connaître la Caraïbe intime (celle des traditions et de la vie de tous les jours) et non celle des cartes postales idylliques que l’on s’efforce de nous « vendre ». Lors de mes longs séjours en Guadeloupe et cela depuis mon premier voyage il y a plus de 10 ans, je n’ai eu de cesse d'assouvir ma soif de connaissance pour ce territoire si riche ; d’entreprendre des recherches, d’échanger avec les locaux et être en quête de vieilles photos (non non pas les quelques mêmes images qui véhicules dans les médias, mais celles qui dorment dans les tiroirs…)

Les Antilles, départements français n'est-ce pas ? Pourquoi ce sont des territoires trop souvent délaissés et méconnus ? On nous parle pourtant du folklore de Bretagne, d'Alsace, d'Occitan... !  Rien d’étonnant qu’en 2023 on soit encore dans une frustration particulière aux Antilles, parce que les rapports de force sont toujours les mêmes qu’au temps de la colonisation. De plus, chez beaucoup de personnes noires françaises, le manque d’apprentissage de l’Histoire peut empêcher le sentiment de fierté vis-à-vis de leurs origines. Alors qu’il y a tant de belles choses à conté et à raconter !

Dans mon objectif (entendre ici le double sens), je veux désormais aller plus loin, faire élargir cette connaissance à la portée de TOUS en amenant tout simplement un regard neuf et désintéressé sur le patrimoine culturel et du savoir-faire/vivre des ultra-marins.

Je trouve que les personnes qui y vivent ont une force mentale et émotionnelle immense en eux. Le vivre ensemble est bien ancré dans la vie de tous. Les Guadeloupéens ont la force de croire en eux pour se créer un avenir malgré la difficulté. Laisser transparaître cette ruralité mêlée aux plaisirs simples. Montrer que c’est aussi une terre de talent et d’espoir, issu d’un héritage culturel exceptionnel.

 

Espoir que ce projet pourra enfin déconstruire le mythe des îles paradisiaques. Qui n'a pas entendu : "Vous avez été aux Antilles ? Quelle chance ! J'y suis allé l'an dernier. C'est magnifique : nous avons séjournés en all-inclusive dans un bel hôtel situé au pied de la mer..." Sans commentaire !

Mon regard est évidemment très hexagonal, et j’ai aussi sans doute une relation particulière notamment par mon passif de chercheur effréné sur le passé. Sans doute aurais-eu un regard différent sur ces vieilles traditions si je n’avais pas eu cette passion n'avait pas été mêlée au lien familial qui me lie aujourd’hui avec la Guadeloupe... mon héritage, mes enfants.

Yékrik, Yékrak... laissez moi vous conté la Guadeloupe d'hier, d'aujourd’hui... et bien plus encore que demain !

Cette série documentaire est toujours en cours de réalisation. D'autres voyages en Guadeloupe sont à venir...

Triaj a grenn Karapat (le triage des graines de carapate) - Pointe-Noire, section Thomy (Guadeloupe), le 27 juillet 2022

" Issues d'un arbuste sauvage, la carapater, les graines séchées au soleil seront destinées à la fabrication d'une huile. Son utilisation en fait un rituel de soin. Il stimule la circulation sanguine, draine et décongestionne, luette contre les problèmes cutanés, tonifie et protège le soir des cheveux afros, frisés et crépus. Cette huile est aussi appelée aussi"Elixir des Caraïbes".

Léwoz à la jouné (léwoz à la journée) - Paris, Bois de Vincnennes (Métropole), le 17 octobre 2023

" Souvent joué la nuit lors de rassemblements populaires nommés « léwoz ». Le public forme un cercle appelé lawonn dont le centre est laissé libre pour les danseurs.

La partie musicale est assurée par des musiciens avertis et par le public qui forme autour d'eux une ronde et donne de la voix en réponse au chanteur soliste (mode chanté question-réponse). Le chanteur soliste est le réel chef d'orchestre de la soirée. Par le chant qu'il entonne, il indique aux tambourinaires boula lequel des 7 rythmes de la base doit être joué dans la foulée de l'exposition chantée du thème. Le tambourinaire makè répond au chanteur et se charge de suivre par des phrases types les pas du danseur qui rentre ostensiblement dans la ronde.

Cette tradition des swaré léwoz peut donc être remontée aux premiers temps de la culture afro-guadeloupéenne. Ces soirées musicales étaient organisée principalement par et pour les travailleurs agricoles des domaines sucriers. Ils se retrouvaient le samedi soir pour chanter, jouer et danser de la musique au tambour. La disparition de ces communautés agricoles est liée à la dislocation des domaines sucriers à la fin des années 70. Le gwoka est toujours utilisé durant le carnaval et. Il est aussi présent dans les rites funéraires, particulièrement dans les veillées.

La reconnaissance populaire de la musique gwoka date des années 60 et 70 grâce aux idées des mouvements nationalistes sur la culture guadeloupéenne et à leur diffusion dans la population. En effet, le regard porté dans l'île sur ce tambour et sa musique était celui du mépris car associés aux gens de mauvaise vie et aux paysans noirs et misérables (mizik a vié nèg). Aujourd'hui les rassemblements autour du gwoka dans l'esprit du léwoz, sont signe d'échange, de partage et de dialogue. Quand j’entends la peau du gwoka raisonner, je me dis que se son apaise l’âme des aïeux et entretien le souvenir. Il communique à la fois la force de cette île, son identité et ses traditions.

Le 26 novembre 2014 c'est avec évidence que le gwoka est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Triaj a grenn Karapat (paraboles du corps) - île de Reuilly (Métropole), le 17 octobre 2023

" La danse contemporaine (ici mise en scène par Max DIAKOK chorégraphe guadeloupéen et la Compagnie Boukousou) tire ses racines de l’univers du gwoka guadeloupéen qui est à la fois une danse, une musique et un art de vivre. Les notions de rapport à la terre et d’énergie y ont une grande importance. Et dans cet univers l’énergie physique dialogue avec l’énergie intérieure, celle qui tisse des liens avec les mémoires anciennes. »

AU DÉPRI LA (à la débrouille) - Pointe-Noire, Bourg rue de la République (Guadeloupe), le 11 août 2019

" Sans doute l'un des derniers vestiges d'un temps que les moins de vingts ne pourront pas connîatre. Depuis un demi-siècle, l'épicerie de Gontran Annerose, était une mine d'or de produits de survie quotidienne comme son nom l'indique "Au déprime la" (entendre par là la débrouille, pour se tirer d'affaire. Ironie du sort, son rideau resta définitivement fermé après le passage de la pandémie de la Covid-19."

" Solèy couché épi lè plenn (le coucher de soleil vu des plaines) - Bouillante, Section Pigeon (Guadeloupe), le 26 juillet 2022

 

"Silhouettes d'enfants métissés portant un regard sur l'avenir. Cette photo réalisée au coeur de la nature sauvage et luxuriante au coeur du village de Bouillante l'un des premiers territoires de Guadeloupe à avoir été peuplé par les colons français en 1638."

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